lundi 12 décembre 2011

Décembre :)


stanley parc


Vancouver


Anna at UBC
Ben oui! C’est rendu ma deuxième maison. Je me suis perdue et retrouvée sur le campus, je me suis faite passer pour une étudiante au student unit center et je fréquente la bibliothèque de Droit qui ressemble à Poudlard avec ses grands tableaux (parce que Poudlard existe et que j’y suis déjà allée…). Mon intégration est tellement parfaite qu’ils ne me font même pas payer quand je vais nager ;). Il suffit de marcher avec assurance en souriant tout en passant la guérite et le tour est joué! J’ai eu la chance d’assister à la conférence du fondateur de 350.org, Bill McKibben, qui était de passage à UBC.  http://www.350.org/. Leur demande : pousser les États-Unis à couper leur émission de gaz carbonique de 80% d’ici 2050. On y va pas avec le dos de la cuillère! Ce fut très inspirant et je vous recommande fortement d’aller jeter un coup d’œil sous l’onglet campaigns and projects de leur site internet. Ils avaient d’ailleurs une campagne pour empêcher les États-Unis d’agir comme ils l’ont fait à Durban la semaine passée lors du COP17… mais bon, comme cette chronique s’intitule UBC, je vais réprimer ma montée de lait par rapport aux changements climatiques et ma honte des politiques canadiennes… Donc pour en revenir à notre sujet d’intérêt, il me reste 2 étapes cruciales pour compléter ma métamorphose en jeune étudiante fringante de UBC, soit m’acheter un hoodie UBC et devenir asiatique. Qui sait, peut-être que ma métamorphose sera complétée à temps pour une résidence sur la côte Ouest!
Anna visite Insite
Commençons déjà par cet article pour mettre en contexte les gens hors Canada ou ceux ayant vraiment fait des efforts pour s’immuniser  de tous contacts avec les médias cet été : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201109/30/01-4452897-la-cour-supreme-dit-oui-aux-centres-dinjection-supervises.php
À défaut de pouvoir faire de l’observation à Insite comme j’ai fait chez Cactus cet été à Montréal, je suis allée visiter le centre. Comme Insite est ouvert de 10 am à 4 am tous les jours, ma visite guidée avec une troupe d’étudiantes (et l’étudiant) en soins infirmiers de UBC était de 9 à 10 am. Je me suis donc rendu en autobus dans downtown eastside, le quartier le plus pauvre et le plus marginalisé de Vancouver où se situ Insite. L’arrêt d’autobus n’étant bien entendu pas devant la porte, j’ai également marché dans les alentours. Je ne me suis pas faite attaquer, je n’ai jamais eu peur pour ma sécurité, personne ne m’a proposé de me vendre de la drogue et personne ne m’a menacé avec une seringue pour mon argent comme on entend si souvent dans les légendes urbaines qui circulent ici à Vancouver. Cependant, j’ai ressenti un immense mal aise. J’ai été mal à l’aise parce que je me suis sentie toute seule. Pourtant, les rues grouillaient de monde, mais j’étais toute seule à ne pas être sans abris. Je n’ai jamais vue de toute ma vie une concentration aussi importante de sans-abris au même endroit. Et entendons nous, le mot sans-abris est un continuum flou flirtant avec pauvreté et problématique de santé mentale. Downtown eastside est majoritairement constitué de logements à prix modique communément appelé hotel (endroit insalubre avec coquerelles et puces de lit en prime) qui sont occupés par la population la plus pauvre de Vancouver. C’est la drogue qui mène le jeux et la vie de ses gens qui sont à intervalle régulier dans la rue, dans une chambre dans un hotel ou dans un refuge. Un article du Globe and Mail réclamait la hausse de ce nombre de logements étant donné qu’on annonçait un record de froid à Vancouver cet hiver. On peut bien les cacher dans ses immeubles et se dire qu’ils n’auront pas froid cet hiver, ca ne règle pas le problème malheureusement. Et pour en revenir à Insite, c’est un beau projet, mais ca reste de la réduction des méfaits, malgré que j’aille un immense respect pour cette initiative. L’endroit comme tel est très banal. Un comptoir, 12 boots avec des miroirs et un café tenu par un ancien utilisateur de drogue injectable (UDIV). Ce qui est moins banal, c’est ce qui s’y déroule. 500 à 800 visites par jour (un seul individu peut venir 5 fois ou plus par jour), pour s’injecter sans stress et dans des conditions sécuritaires, pour venir chercher du matériel (seringue, condom…) ou tout simplement pour parler. Le but ultime en plus de diminuer le nombre d’infection et d’overdose, créer des liens de confiance avec les UDIV et être là pour les rediriger vers une foule de ressources lorsqu’ils en émettent le besoin. Juste en haut d’Insite, on retrouve Onsite qui comprend quelques chambres dans un contexte de désintoxe. Malgré ce qu’on voudrait croire, il ne s’agit bien souvent pas de la suite logique d’Insite. Selon les dire du responsable, plusieurs UDIV étaient très anxieux à l’idée de la fermeture d’Insite, car ils redoutaient de perdre leur famille…
Anna et le inner city youth mental health program
Cependant, il y a aussi de super programmes qui accumulent  les résultats positifs! C’est le cas du projet dans lequel j’étais impliquée et qui ciblait principalement les jeunes (15 à 24 ans). C’est tellement complet comme programme (ils leur manquent un avocat encore je crois :p)  et  ca implique tellement d’intervenants qu’une description verbale s’imposera pour les intéressés. J’ai d’ailleurs fini de traduire et de décrire le projet en français pour la psychiatre de Québec voulant partir le même programme. Je vais donc lui faire des recommandations dans un contexte québécois et c’est réellement motivant de pouvoir ramener quelque chose à la maison de toute cette expérience.
Anna lit des livres
Pour terminer ce bloc abordant l’itinérance, la pauvreté et la consommation de drogue ahah, je voudrais vous suggérer une lecture : Righteous Dopefiend  de Philippe Bourgois et Jeff Schonberg, 2 anthropologues médicales ayant suivi sur plus de 10 ans un groupe de sans-abris de San Francisco : http://www.ucpress.edu/book.php?isbn=9780520254985
Wow! Juste wow! C’est du bonbon du début à la fin et c’est tellement éclairant sur la dynamique de ses microsociétés et sur les facteurs poussant ses gens dans de telles situations. La fin comprend également de belles pistes de solutions. Bien qu’il s’agisse d’un contexte et de lois américaines, beaucoup de concepts sont universels et si proche de la réalité canadienne. Bref, à lire! Il s’agit également d’une œuvre d’art en soi, car les textes sont accompagnés de photos. Des photos vraies et troublantes. Comme mentionné par Nickie, une des personnages du livre, ‘’ If you can’t see the face, you can’t see the misery’’. Et pour rajouter à mon exaltation suite à la lecture de ce livre, j’ai rencontré un de ses auteurs!!!! C’est dans le sous-sol de Jeff que j’ai résidé lorsque je suis allée rendre visite à Marc à Oakland. Avez-vous déjà eu cette envie de dire merci à un auteur à la fin d’un livre? Et bien je l’ai fait J.
Anna et le Naam
Restaurant mythique et incontournable de Kitsilano! Menu intégralement végétarien, ouvert 24 sur 24 avec un band live le soir. En face de mon école de plongé. Je n’ai rien d’autre à dire! The Naam, JE T’AIME!
(Et en parlant de plongé, je suis officiellement certifiée! La prochaine destination plongée s’annonce pour être la mer morte ;) !!! À suivre… J )
Anna, le traversier et Vancouver Island!
Sur le traversier direction Vancouver Island

-J’ai une nouvelle obsession et un nouvel amour inconditionnel pour les traversiers! ‘’I have a thing for ferry boats’’ ;).
- Je vais devoir retourner à Tofino. Il faisait tempête et donc impossible de prendre le bateau pour les hotsprings ou de faire du surf. On y a rencontré des gens super cependant!
- J’ai beaucoup aimé Victoria! Les lumières de Noël rouge, blanche et verte sur le parlement lui donne un look de château Russe-Italien cependant, mais c’est divertissant. Rappelez moi de vous raconter l’histoire de notre auberge de jeunesse ‘’the turtle’’ ahah!
- La rainforest et ses arbres géants étaient magnifiques.
Hug a tree


Omar et moi

Anna et la suite…
Je sais… je n’ai rien écrit sur l’Alaska et ce n’est pas parce que ce n’était pas incroyable. Je crois que j’ai besoin de digérer ce qui c’est passé avant de vous en faire part. C’était vraiment un beau moment personnel rempli de belles rencontres qui m’ont beaucoup fait réfléchir. J’ai rencontré des démocrates végétariens, juste pour vous dire! Je n’ai même pas écouté la trame sonore the ‘’into the wild’’ une seule fois. C’était mon Alaska à moi et c’était parfait comme ca. Pour la suite des choses, eh bien c’est le grand départ de Vancouver jeudi… ca fait tout drôle. C’est un mélange d’émotions… heureuse de revenir et triste de partir à la fois… Mais je sais que plein d’autres aventures m’attendent encore et qu’Omar viendra me voir cet été à Montréal dans son escale pour revenir à Vancouver (il retourne en Colombie et au Brésil), alors ca permet de partir le cœur plus léger. Demain sera ma dernière journée avec les jeunes et le groupe de thérapie… ca va faire tout drôle après avoir passé presque 3 mois avec eux. Mais c’est jamais la fin ;)! Marc arrive demain soir et on part à Whistler avec Omar mercredi avant de traverser les rocheuses jeudi. Puis, 5 jours de voiture à apprendre nos capitales et à faire une orgie de musique (vous pouvez d’ailleurs m’envoyer vos suggestions de chansons roadtrip) pour enfin revenir à Montréal et revoir famille et amis! La vie est belle et ca fait du bien de le ressentir au-delà de le savoir J. J’ai hate de vous voir bientôt!
Peaceful mind, Alaska

Anna est ministre de l’immigration au Parlement jeunesse du Québec
À suivre …



Rainforest Vancouver Island